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Situation
 

BASKET : La Nation fière des « Lions » qui l’ont honorée à Alger

Les « Lions » du Sénégal, vice - champions d’Afrique de basket-ball masculin, ont regagné Dakar hier après-midi où ils ont été accueillis triomphalement par, notamment, le ministre des Sports et de très nombreux supporters. Dans le salon d’honneur de l’aéroport L.S.Senghor, Daouda Faye leur a dit toute la reconnaissance et les félicitations de la République et du chef de l’Etat. Les primes qui leur étaient promises en cas de victoire finale (1 million de francs) leur ont été payées sur place, « en attendant d’autres récompenses à venir », selon le ministre Daouda Faye, malgré leur seconde place.

Toujours plus conquérant et ambitieux, l’entraîneur des « Lions » du basket, Abdourahmane Ndiaye « Adidas » a déclaré à la presse que ce titre de vice champion d’Afrique a beau être plus qu’honorable, il ne saurait « constituer une fin en soi ». Car maintenant que le Sénégal est qualifié pour le Mondial de basket prévu en août et septembre 2006 au Japon, « il nous faut nous organiser de façon plus professionnelle ».

Hors du périmètre de l’aéroport, attendaient de nombreux supporters qui ont réservé à leurs ambassadeurs à Alger un accueil très coloré et rythmé. A travers les rues de Dakar, « Adidas » et ses joueurs ont pu mesurer la fierté qu’ils ont procurée à leurs compatriotes qui leur manifestaient leur reconnaissance.

Ils ont en début de soirée été reçus en audience par le chef de l’Etat qui leur a dit, de vive voix, sa fierté. « Maintenant, vous êtes les n°2 de ce grand continent qu’est l’Afrique. On mesure donc parfaitement tout ce qu’il vous a fallu d’abnégation, de courage, de patience et d’effort pour vous élever si haut », leur a-t-il dit. Avant leur départ pour Alger, Me Abdoulaye Wade avait demandé aux « Lions » du basket de lui ramener le trophée continental. Ceux-ci ont échoué de justesse, par la faute d’une équipe d’Angola qui les a battus en finale (70 - 61). L’objectif, c’est désormais, selon le chef de l’Etat, la prochaine coupe du monde. « Nous avons rêvé avec les « Lions » du football ; voici que d’autres « Lions » surgissent du côté du basket et se mettent à rugir dans la savane ». L’écho devrait porter loin, l’année prochaine. Au Pays du Soleil Levant où, en 2002, les « Lions » du foot avaient émerveillé le monde. Tiens, tiens ! C’est pas un bon signe ça ?

Le Soleil, 27 août 2005

 

Agence marketing du basket : « Vision 21 » pose ses premiers actes

« Nike » sera l’équipementier des « Lions » et « Lionnes » du basket pour les prochains championnats d’Afrique des nations (du 15 au 24 août en Algérie pour les garçons et du 08 au 19 novembre pour les féminines au Nigeria).

La société de téléphone « Sentel » ( sponsor leader) « qui a accepté de nous accompagner pendant trois ans », « Elton » et « Kirène » sont « les trois premiers sponsors » du jeu de la balle au panier de chez nous. L’agence marketing de la fédération de basket « Vision 21 » dirigée par Lamine Savané qui donne une conférence de presse cet après-midi à 16h au siège de Sentel : route de Ouakam, apportera certainement d’autres éclairages sur l’engagement de Nike aux côtés du basket sénégalais. Mais on sait d’ores et déjà que « Vision 21 » et les responsables de Nike qui seront à Dakar les 02 et 06 septembre prochains ont convenu d’un protocole d’accord qui « consiste, dans un premier temps, à la mise à disposition des équipements ; dans un second temps, en cas de qualification pour la Coupe du Monde, un contrat de longue durée sera signé ».
« Vision 21 » qui voudrait mobiliser tous les « Amis du basket », innove en organisant vendredi au Méridien Président une soirée de gala parrainée par le Premier ministre Macky Sall et au cours de laquelle le « Roi » (Moustapha Niang de Bopp) et la « Reine » (Anta Sy du DUC) du basket édition 2005 seront couronnés et les « Lions » du basket présentés au public.
Justement à propos des basketteurs qui préparent le 23è championnat d’Afrique masculin prévu du 15 au 24 août à Alger où ils ont pour objectif une des trois places du podium qualificatif au prochain championnat du monde en septembre 2006 au Japon, un tournoi international leur est organisé à Dakar du 08 au 10 août, pour leur permettre de faire les derniers réglages.
Last but not least du 02 au 06 septembre prochain, une vingtaine de dirigeants et joueurs de la NBA en partance pour Johannesburg pour le camp des jeunes basketteurs africains « Basketball Without Borders » séjournera au Sénégal où elle lancera, en collaboration avec l’ambassade des Etats Unis à Dakar et le ministère de l’Education, le programme « Read to achieve ».
Les responsables et les joueurs du basket professionnel nord américain (NBA) pourraient en profiter « pour aider le basket sénégalais à travers la Fondation SEED dirigée par Amadou Gallo Fall », par ailleurs vice-président chargé des relations internationales et directeur du « scouting »(recrutement) des Dallas Mavericks.

MAMADOU DIOUF
Le Soleil, 3 août 2005

 

BASKET - CONCERTATIONS NATIONALES LES 04 ET 05 DÉCEMBRE 2004: Des états généraux pour une véritable relance

ASSISES DU BASKET, CE WEEK-END : Au chevet d’une discipline en perte de vitesse

Par Ansoumana SAMBOU

Pour la reconquête de l’Afrique, le monde du basket sénégalais se mobilise. Le ministère des Sports qui a sonné la mobilisation autour de la discipline qui a valu au Sénégal tant de lauriers aura le dernier mot. Pendant deux journées, ce week-end, les personnes ressources vont tenter de diagnostiquer le mal en attendant que l’État apporte le remède.

Le monde du basket se donne rendez ce week-end au … stade Léopold Sédar Senghor pour situer les maux de la discipline qui a valu tant de gloire au Sénégal. Certes, la situation n’est pas aussi critique aux yeux du président de la fédération sénégalaise de basket, Dibocor Sène, qui soutient que le “ basket sénégalais n’est ni mort, ni dans le coma ” (voir notre édition d’hier), mais il demeure que la discipline traverse une passe difficile. Et c’est dans cette logique que la concertation de ce week-end est convoquée par le ministère des Sports. Toutes les personnes ressources sont en principe attendues à ces travaux. En plus du ministère des Sports, la Primature, l’Assemblée nationale, le Comité olympique et naturellement la fédération de basket seront de la partie. Les débats tourneront autour du document qui sera présenté par la direction technique nationale. Dans ce document de la structure dirigée par Ado Sano, il sera particulièrement question de la petite catégorie, mais aussi d’une politique de l’élite pour la reconquête des titres continentaux. En plénière, les trois commissions qui seront constituées vont tenter pendant deux jours de situer les causes de ce passage à vide de la discipline chez nous. Une synthèse de recommandations sera ensuite conçue et remise au ministère à la fin des travaux.

En fait, longtemps dominateur au niveau africain avec une quinzaine de titres dont neuf au palmarès des dames, le basket sénégalais est entré dans les rangs. Le dernier titre continental remonte à quatre ans. C’était à Tunis en 2000 quand les “ Lionnes ” se sont succédé à elles-mêmes au trône. Un neuvième sacre sur les seize éditions disputées depuis 1966, date de la première édition organisée à Conakry (République de Guinée). Et si les dames sont longtemps restées maîtresses sur le continent, les hommes ont été moins heureux. Avec cinq sacres dont le dernier remonte à 1997 à Dakar, les “ Lions ” subissent depuis lors les ordres des Angolais. Toutefois, il convient de remarquer que si le Sénégal est présent dans les deux sexes, les Angolais ne brillent que par les hommes. En effet, c’est depuis 1989 à Luanda que les Palanca negras dominent les joutes continentales. Avec au total, sept titres en l’espace de neuf dernières éditions, les Angolais devancent les Sénégalais et les Egyptiens qui suivent avec cinq titres chacun. Et dans cette période d’hégémonie angolaise, seuls les Sénégalais sont parvenus à contester leur diktat, en s’imposant en 1997 à Dakar, lors de la 19e édition.

Ce sont donc ces performances qui se conjuguent au passé que le monde du sport est chargé de réactualiser, en proposant les voies et moyens d’y parvenir au plus vite. La volonté politique semble y être si l’on en juge par l’action du ministère des Sports qui est à l’origine de l’initiative. Le président Dibocor Sène qui évoque l’absence de moyens pour situer les causes de cette impasse et son équipe auront donc l’opportunité de s’expliquer. Afin que la famille de la balle au panier trouve les moyens de remédier à la situation.

Article publié dans "Le Soleil" du samedi 4 décembre 2004


Paradoxal basket sénégalais

Par Mamadou DIOUF

Samedi et dimanche prochains, le stade Léopold Sédar Senghor abritera les “ concertations nationales sur le basket ” pour diagnostiquer les maux dont souffre le jeu de la balle au panier et lui apporter des remèdes.

Avant ces “ états généraux ” qui devraient permettre à la “ famille du basket ” de faire un véritable état des lieux, nous lançons le débat. Pourquoi la discipline qui a valu le plus de satisfaction au Sénégal (10 titres de champion d’Afrique en 18 éditions pour les “ Lionnes ” et 5 bagues de champion pour les “ Lions ”, sans compter les coupes des clubs avec l’Asfa 3, la Police 1 et la JA 1 chez les garçons et du côté des féminines le Duc 3 et Bopp 1), ne s’impose plus sur le continent et comment reprendre un leadership perdu ? Après un premier jet, hier, avec le diagnostic et les thérapies proposées par Ousmane Pouye Faye et Rokhaya Pouye, deux anciennes figures de proue du basket national, la parole est aujourd’hui à Mame Maty Mbengue, autre légende de la balle au panier en Afrique et au président de la FSBB, Dibocar Sène.

MAME MATY MBENGUE (ANCIENNE CAPITAINE DES «LIONNES ») : «Si j’avais su … »

“ Quand je vois les mauvais résultats actuels du basket, j’ai mal au cœur. Je ne m’attendais pas du tout à un tel recul. Si j’avais su que la jeune génération n’allait pas préserver et fructifier l’héritage qu’on lui a légué, je n’aurais pas raccroché à trente-deux ans (NDLR en novembre 2000 à l’occasion de la dernière victoire continentale des “ Lionnes ” à Tunis). J’aurais continué à l’encadrer. Certains ne manquent pas de me reprocher d’avoir pris ma retraite très tôt. Mais quand un peu partout surtout dans la presse, on vous traite de vieilles, on vous considère comme finies que voulez-vous ? Mais où sont les jeunes basketteuses qu’on voulait promouvoir à l’époque ? ”

Mame Maty Mbengue, la capitaine emblématique des “ Lionnes ” du Sénégal, n’a pas l’habitude de ruer dans les brancards. Aux longs discours, le pivot des féminines du Sénégal préférait faire parler son bras roulé ravageur qui, de Dakar à Johannesburg en passant par Nairobi et autre Tunis, a percé les paniers de bien des équipes. Seulement, devant l’état actuel du basket sénégalais, la seule Africaine aux six bagues de champion (1984, 1990, 1992, 1997, 1999, 2000), “ 3 M ” n’hésite pas à sortir de ses gongs. “ Je n’ai rien contre Dibocor qui est un homme bien, mais son entourage ne travaille pas. Même si l’Etat ne donne pas les moyens, la fédération a des commissions qui ont pour rôle de chercher les moyens. Les équipes nationales ne sont pas dans de bonnes conditions. Auparavant, les dirigeants présentaient un programme annuel de préparation des compétitions, le ministère finançait une partie et Abdoulaye Sèye et Ibou Diagne, par leurs relations et leurs connaissances, s’occupaient du reste. Les joueurs ne sont plus motivés, d’autant qu’ils n’ont plus de bonnes relations avec les dirigeants. Avec un sportif, il faut savoir négocier pour tirer le meilleur de lui-même. L’équipe nationale était une véritable famille. Il faut préserver cette cohésion. Même en dehors des compétitions, on se retrouvait ”.

Celle qui sert de trait d’union entre deux générations des “ Lionnes ” (celle des Marième Ba, Mame Penda Diouf, Rokhaya Pouye et celle des Marthe Ndiaye Ndouty Ndoye, Khady Diop, Adama Diakhaté Anne Marie Diokh, Nathalie Sagna, Mborika Fall, khady Sall, Coumba Cissé, Aminata Kane, Astou Ndiaye) est d’avis qu’il faut “ profiter de l’expérience de certains entraîneurs comme Bona, Busnel, Mamadou Sow et Mbaye Guèye ”.

La capitaine la plus capée de l’histoire du basket sénégalais est tellement désenchantée qu’elle n’exclut pas d’intégrer la fédération si l’on fait appel à elle. “ Tout dernièrement, pour le championnat d’Afrique masculin des 20 ans et moins, le président de la fédération a fait appel à moi et j’ai aidé à trouver des moyens ”.

DIBOCOR SÈNE (PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION) : « La principale difficulté, ce sont les moyens financiers»

On pourra tout reprocher à Dibocor Sène, le président de la fédération, sauf son honnêteté, son intégrité et son respect de la hiérarchie. Malgré les critiques portées sur sa gestion du basket, l’homme est resté de marbre, calme, bardé de ses diplômes et de ses certitudes que “ le basket sénégalais n’est ni mort, ni dans le coma ”.

Sans détours, le successeur d’Ibou Diagne à la tête de la fédération, en place depuis mars 2001, répond aux questions qui agitent le monde la balle au panier. Des raisons réelles des mauvais résultats actuels du basket sénégalais à la supposée incompétence de lui et/ou de ses collaborateurs, en passant par l’appel à un entraîneur étranger pour diriger la sélection masculine, le patron du basket sénégalais répond. Avec franchise, il fait un peu le bilan de son mandat.

Entretien

“ Quel bilan tirez-vous de la saison 2003 - 2004 ?

C’est un bilan globalement positif puisque nous avons terminé pratiquement tout le programme élaboré. Seule la coupe juniors n’est pas arrivée à son terme, car elle coûtait très cher. Le problème du basket, c’est qu’en dehors de la partie transport des clubs de 1e et de 2è divisions du Plan de Relance, c’est la fédération qui assure le transport à tous les clubs pour toutes les compétitions. Nous faisons un déficit de 800 000 CFA par semaine par rapport aux recettes des compétitions. Un gap que nous essayons de combler avec l’aide de mécènes et relations.

Quels sont, selon vous, les véritables problèmes du basket ?

La principale difficulté pour le basket, ce sont les moyens financiers. Quand je suis arrivé à la fédération, j’ai trouvé un sponsor, Houston. Mais par la suite, je n’ai pas pu reconduire le contrat avec cette marque de cigarette, car nous avons bénéficié d’une subvention de la Solidarité Olympique.

Le second problème du basket se situe au niveau de la qualité des joueurs qui sont actuellement sur place. Toutes les équipes ont des difficultés car leurs ténors se sont exilés. Chez les filles, ça se ressent plus, car chez les garçons malgré l’exode, il y a au moins six équipes qui se valent. Il y a aussi un problème de formation des joueurs. Les clubs ne forment plus car ils n’ont plus les moyens d’antan avec certains mécènes qui les aidaient. Il ne faut pas oublier que maintenant on ne trouve presque plus d’entraîneurs bénévoles. De toute façon, pour la formation, le directeur technique national a fait son évaluation et va me proposer des solutions pour la qualité de la formation à la base.

Ils sont nombreux à parler du coma du basket sénégalais, voire de sa mort. Que leur répondez-vous ?

Je ne suis pas d’accord avec eux. Quand j’arrivais à la fédération, le basket ne se jouait que dans les grandes villes comme Dakar, Saint Louis, Thiès, Ziguinchor et Louga. Le premier grand objectif que je m’étais fixé, c’était que le basket se joue sur tout le territoire national, ce qui a été fait.

Quand je venais d’arriver, j’ai monté une équipe nationale des “ 20 ans et moins ” filles qui a terminé à la 2è place du championnat d’Afrique. Nous avons organisé le tournoi de la zone. Quand je venais d’arriver, le Sénégal était classé 7è au championnat d’Afrique garçons en 1999, j’ai pris le train en marche en 2001 et l’équipe s’était encore classée 7è. Pour la dernière coupe d’Afrique en 2003, l’équipe des garçons a terminé à la 4è place. Pour les filles, elles étaient championnes d’Afrique en 2000 et médaillée d’or aux Jeux Africains en 1999 et elles ont terminé à la troisième place en 2003 aussi bien en championnat d’Afrique qu’aux Jeux africains. Pour les filles, comme pour les garçons, je constate qu’on a bâti des équipes nationales sans penser à la relève. La préparation de la relève demande, elle aussi, beaucoup de moyens ; ce que nous n’avons pas.

D’aucuns n’hésitent pas à lier les résultats actuels du basket à ce qu’ils appellent l’incompétence de votre équipe constituée en partie par des “ parachutés ”. Que répondez-vous à cela ?

Me concernant, ceux qui parlent de profil devraient se taire. En tout cas sur le plan intellectuel, ils sont très en dessous de moi. Sur le plan sportif, ils peuvent dire que je n’ai pas joué au basket à un haut niveau, mais sur le plan de la gestion du sport, personne ne peut dire que j’ai été parachuté. J’ai été président de la section de basket, de la Douane, occupé plusieurs postes à la ligue de Dakar comme ceux d’adjoint du président de la commission des finances et de trésorier, avant d’en devenir le président. Le travail que j’ai abattu à la ligue, personne ne peut le nier. J’ai quitté la ligue pour diriger la fédération.

Sur le plan de la gestion du sport, je viens de terminer à l’Insep de Paris un diplôme supérieur de dirigeant d’organisme et de sociétés sportives.

Maintenant pour ce qui est de mes collaborateurs, j’ai trouvé certains élus à la fédération, les autres c’est le ministère qui les coopte, je n’y peux rien.

À l’assemblée générale de cette année je vais proposer une autre formule de structuration de la fédération à l’image de ce qui se fait à la FIBA-Afrique et à la FIBA, avec un président et des vice-présidents et un trésorier et de grandes commissions comme celles des compétitions (qui englobe l’organisation et les finances), du marketing et de la communication et des arbitres.

Avez-vous un plan de reconquête des titres africains pour les filles comme pour les garçons ?

À notre retour de Maputo (NDLR en décembre 2003 où les “ Lionnes ” ont terminé 3è à l’issue du 18è championnat d’Afrique féminin des nations), on a fait un programme de reconquête des titres. Mais, au moment de l’arbitrage, le ministère nous a dit que les deux compétitions retenues pour 2004 étaient celles des “ 20 ans et moins garçons ” et celle des juniors garçons (NDLR le championnat d’Afrique des juniors garçons est prévu du 19 au 26 décembre à Tunis). Pour juniors les filles, nous avons, à la fédération et à la direction technique, d’ailleurs décidé de ne pas les engager. Nous savons que pour gagner, une préparation de trois mois ne suffit pas. Nous n’avons pas de problème de coordination avec les joueurs qui sont aux Etats-Unis, mais un problème de moyens. Les techniciens qui les ciblent les connaissent. Il est vrai qu’il faut légiférer au plan national pour que l’exode profite davantage au basket sénégalais. Je suis en contact avec la FIBA pour ça. On m’a parlé d’un pays où c’est la structure ou le club qui emploie le joueur qui non seulement le libère en cas de besoin de son équipe nationale mais paie son titre de transport.

La direction technique nationale est en train de réfléchir sur un autre plan pour les championnats d’Afrique de 2005 (NDLR juillet - août en Côte d’Ivoire pour les garçons, et décembre au Nigeria pour les filles). Il ne faut pas oublier que, comme pour les garçons, la majorité de l’équipe nationale féminine est elle aussi à l’extérieur. Il faut donc envisager des camps d’entraînement et de préparation en Europe et aux Etats-unis.

Pour l’équipe nationale masculine, la question de l’arrivée d’un entraîneur étranger ou venant de l’étranger est évoquée. Quelle est votre position sur cette question ?

Nos entraîneurs sont bons. Mais un technicien ce n’est pas seulement une question de compétence, il y a aussi une somme d’informations, de connaissances et d’expérience sur ce qui se fait de mieux dans le monde qu’il faut acquérir. Depuis que je suis arrivé, j’ai fait de la formation des entraîneurs un credo. On n’avait pas d’entraîneurs - instructeurs, maintenant Busnel, Ado et Sow sont des instructeurs. Sur la question de l’arrivée d’un entraîneur étranger, je suis très ouvert. Je dirais que ce serait bien qu’on ait un entraîneur étranger de haut niveau avec des collaborateurs sénégalais. Je sais que beaucoup de gens sont frileux quand on leur parle d’un entraîneur étranger, mais si tel est le souhait de la direction technique nationale, je ne vois pas en quoi cela peut nuire.

Vous dites avoir fait de la formation votre credo, mais, pour les joueurs, on se rend compte qu’ils sont moins bien formés qu’auparavant. La fédération est-elle responsable de cette situation ?

Depuis que je suis là, je fais de la formation des arbitres, des entraîneurs avec le niveau 3. Ceux qui parlent de la formation parlent du mini-basket. Ce qui ne m’est pas étranger. Je sais que le talent, on ne peut l’avoir qu’à partir des cadets. Mais la formation de base des joueurs ne relève pas de la responsabilité de la fédération, mais des clubs et des ligues ”.

Article publié dans "Le Soleil" du jeudi 2 décembre 2004

BASKET : Les raisons des échecs

Samedi et dimanche prochains, le stade Léopold Sédar Senghor abritera les “ concertations nationales sur le basket ” pour diagnostiquer les maux dont souffre le jeu de la balle au panier et lui apporter des remèdes.

Avant ces “ états généraux ” qui devraient permettre à la “ famille du basket ” de faire un véritable état des lieux, nous lançons le débat. Pourquoi la discipline qui a valu le plus de satisfaction au Sénégal (10 titres de champion d’Afrique en 18 éditions pour les “ Lionnes ” et 5 bagues de champion pour les “ Lions ”, sans compter les coupes des clubs avec l’Asfa 3, la Police 1 et la JA 1 chez les garçons et du côté des féminines le Duc 3 et Bopp 1), ne s’impose plus sur le continent et comment reprendre un leadership perdu ?

Paradoxal basket sénégalais

Curieux paradoxe que ce basket sénégalais ! Voici une discipline qui, en 1997, avait fait une OPA sur les compétitions continentales. Cette année-là, les “ Lionnes ” (vainqueur du 16e championnat d’Afrique féminin des nations au Kenya et du tournoi de basket des 5e Jeux de la Francophonie devant la France à Madagascar), comme les “ Lions ” (dominateurs à l’occasion du 19e championnat d’Afrique masculin des nations joué à Dakar) ou encore les “ Duchesses ” (victorieuses lors de la 7e coupe d’Afrique des clubs champions féminins qui s’est déroulée à Dakar) s’étaient tous couverts d’or. Sans compter la cinquième médaille d’or acquise par les “ Lionnes ” aux Jeux Africains de Jo’burg en 1999, ou encore la troisième bague de champion d’Afrique des clubs féminins acquise par le Duc la même année. Et aussi le 10è titre en 17 éditions, acquise par les inimitables “ Lionnes ” en novembre 2000 à Tunis. Puis rien, sinon des places indignes du standing, du rang du basket sénégalais (7e pour les hommes en 1999 et 2001 et 4e en 2003), des accessits (3e pour les dames en 2003). Trois ans de disette qui sonnent comme une éternité. Étrange basket sénégalais ! Depuis plus de six ans, ses “ produits ” ne cessent d’être recrutés sur la plus forte place du basket mondial, le championnat professionnel de basket américain, la NBA bien sûr. Après Makhtar Ndiaye, Mamadou Ndiaye (pivot, Los Angeles Clippers), Ngagne Desagana Diop (pivot Cleveland Cavaliers) ont intégré la NBA. Pape Abdoulaye Sow (ailier fort de Toronto Raptors) va fréquenter cette saison les parquets cirés de la plus relevée ligue de basket du monde. En 1997, le très sérieux magazine “ Sports Illustrated ” révélait que les basketteurs sénégalais constituaient le plus gros contingent d’étudiants étrangers dans les universités américaines derrière les Canadiens. En France, pas moins de cinq Sénégalais, Makhtar Ndiaye (pivot, ex-Dijon) et Boniface Ndong (pivot, Dijon), Babacar Cissé (meneur, Vichy), Souleymane Charaf Camara (ailier, Reims), Yamar Diène (ailier, Roanne) jouent en Pro A, c’est-à-dire parmi l’élite.

Sans compter Malick Badiane, l’ailier prêté par les Houston Rockets (NBA) au club allemand d’Opel Skylinners de Frankfort. Et aussi Sitapha Savané (ailier-pivot, Gran Canarie, Espagne). Ou encore Melèye Ndoye (arrière shooteur, Benfica Lisbonne, Portugal). Les féminines aussi, avec Astou Ndiaye, Bineta Diouf, Khady Yacine Ngom, Ndèye Ndiaye.

Malgré ce potentiel impressionnant, ces basketteurs que l’Afrique nous envie (“Ah si j’avais les basketteurs sénégalais ! ”, s’était écrié, un après-midi de victoire continentale à Nairobi, en 1993, l’ancien directeur technique angolais Victorino Cunha), pour la première fois depuis 34 ans, aucun trophée continental ni en nations, ni en clubs ne séjourne dans la capitale du basket africain.

Ce gâchis fait forcément désordre. D’aucuns comme Rokhaya Pouye “ Aya ” qui appartient à la première génération les “ Lionnes ” vainqueur, avec l’entraîneur emblématique Bonaventure Carvalho, des cinq premiers trophées continentaux (1974, 1977, 1979, 1981, 1984) sur les dix glanés par le Sénégal, n’hésitent pas à qualifier l’état actuel du basket sénégalais de “ comateux ”. Pour celle qui appartient au “ cinq majeur ” du siècle, “ si l’on ne va pas à son chevet, il va mourir ”.

Pourquoi “ Lions ” et surtout “ Lionnes ” ou “ Duchesses ” qui avaient fait de l’Afrique leur royaume n’inspirent plus la frousse ? Ne gagnent plus ? Le basket des “ Reines ” du continent noir est-il sur le déclin ou traverse-t-il une mauvaise passe ? De quoi souffre le basket sénégalais ? Diagnostics et thérapies proposés par trois anciens grands basketteurs Rokhaya Pouye (5 fois championne d’Afrique, et membre du Comité Directeur de la fédération de basket), Ousmane Pouye Faye (ancien meneur et capitaine du Trésor, de l’Asfa et des “ Lions ” et entraîneur) et Rokhaya Pouye ancienne internationale de la génération des Mame Penda Diouf et Marième Bâ, pour un basket plongé dans un sommeil des plus “ paradoxaux ”.

Pourquoi le Sénégal ne gagne plus, selon Pouye Faye et Aya

“Ministre des Sports cherche Sénégalais compétents pouvant aider à relancer le basket. Envoyer curriculum vitae à la fédération sise stadium Marius Ndiaye, qui transmettra ”.

C’est la petite annonce qu’on a envie d’écrire en écoutant çà et là des anciens “ Lions ” ” (Capitaine Ousmane Pouye Faye) et “ Lionnes ” ” (Rokhaya Pouye) décliner, selon eux, les causes réelles des échecs répétés du basket sénégalais, ces dernières années. Car, pour tous les deux, les maux dont souffre le jeu de la balle au panier dans le pays le plus titré d’Afrique ont pour principaux noms “ l’incompétence et l’incurie des dirigeants ”. Rokhaya Pouye “ Aya ” n’y va pas par quatre chemins. “ Ceux qui dirigent actuellement le basket ne connaissent pas la discipline. Ils ne voient pas les problèmes venir ”.

Le capitaine Ousmane Pouye Faye (ancien capitaine et meneur de jeu, des “ Lions ”, du Trésor, de l’Asfa et entraîneur) n’est pas, lui non plus, tendre avec l’équipe du président Dibocor Sène en place depuis mars 2001. “ Le basket sénégalais a un potentiel humain extraordinaire, mais il n’a pas de bons dirigeants. Nous n’avons pas de dirigeants compétents. Il faut revoir les critères de choix du dirigeant en s’appuyant sur la compétence et les qualités morales. Le dirigeant de basket doit être quelqu’un du milieu. Il doit connaître l’histoire et le présent du basket ; ce qui lui permet d’apporter des réponses adéquates aux questions qui se posent. Il doit aussi avoir un rang social qui lui permet de servir le basket et non se servir du basket ”.

Outre l’incapacité des dirigeants à donner à la discipline un nouvel élan, l’ancien meneur de jeu du Trésor, de l’Asfa et des “ Lions ” trouve aussi des choses à dire sur la formation des entraîneurs. “ Pour les cadres techniques aussi, il faut revoir leur profil, car dans leur sélection, le vécu de basketteur est important ”. La nomination des entraîneurs doit également, selon lui, obéir à certains critères. “ Au niveau de la gestion des équipes nationales, il faut prendre des entraîneurs qui ont un vécu de joueur d’un certain niveau ”. Peut-être que cela pourrait mettre fin à la contestation par les joueurs évoluant à l’étranger de l’expertise de certains techniciens chez les “ Lions ”.

On se rappelle qu’en 1998, au 13e championnat du monde disputé en Grèce, des basketteurs comme le capitaine de l’époque Boubacar Aw et Cheikh Dia “ Yaya ” avaient mis leur menace à exécution : “ ne plus porter les couleurs nationales, si le même encadrement technique (NDLR composé de Maguette Diop, DTN, Bassirou Badji, entraîneur national et Moustapha Sall entraîneur national adjoint) restait en place ”. On sait ce qui s’en est suivi. Depuis ce boycott initié par la figure de proue de l’époque et capitaine Boubacar Aw, le Sénégal n’arrive plus à constituer sa meilleure équipe nationale possible et les champions d’Afrique 1997 sont non seulement incapables de monter sur une des marches du podium, mais pire encore ils collectionnent les mauvais classements (7e en 1999 en Angola et en 2001 au Maroc et 4e en 2001 en Egypte). Depuis le retrait de Boubacar Aw, le manque d’un leader qui, dans les moments difficiles, peut prendre le jeu à son compte, se fait cruellement sentir chez les “ Lions ”. Un joueur complet, un “ All around ”, comme l’on dirait outre-Atlantique, ça ne court pas toujours les parquets.

Fin de cycle chez les “ Lionnes ”

Là où les “ Lions ” sont entre autres à la recherche d’un leader, les “ Lionnes ” sont pratiquement à la fin d’un cycle. Il est vrai que si Coumba Cissé (la reine de la saison 2003) et Adama Diakhaté (la vice-reine 2003) avaient fait partie de la sélection qui est allée défendre son titre en décembre dernier à Maputo, l’équipe du Serbe Miodrag Marjanovic (3e) aurait pu connaître un meilleur sort. Mais il faut admettre l’évidence : la génération dorée, celle des Mame Maty Mbengue, Nathalie Sagna, Adama Diakhaté, feue Adama Diop, Khady Diop, Astou Ndiaye, Anne Marie Diokh, Mborika Fall, Astou Ndiaye, Khady Sall, Coumba Cissé et compagnie qui a dominé presque sans partage le continent de 1990 à 2000 avec ses cinq bagues de champions (1990, 1992, 1997, 1999, 2000), n’a pas été remplacée. Du moins, celles qui ont pris la relève n’ont pas la même classe que leurs glorieuses aînées. “ Aya ” met en cause la formation des joueurs “ On ne peut pas brûler les étapes, pour arriver en équipe nationale, il faut faire ses classes du mini-basket aux seniors. Maintenant, on voit des joueurs élus “ roi ” ou “ reine” de la saison qui ne maîtrisent pas les fondamentaux. C’est inadmissible ”.

D’autant plus inadmissible, selon “ Aya ” que le “ basket éternel ” n’a pas changé. Savoir dribbler, faire la passe, tirer est toujours indispensable à l’heure de la tactique individuelle. En septembre 2002, en Chine, lors du 14è championnat du monde féminin, certaines “ Lionnes ” avaient étalé au grand jour leurs limites techniques et tactiques. Aya Pouye trouve aussi le mariage des basketteuses comme une limite pour faire de bonnes performances. “ Ce n’est pas possible de vouloir jouer les grands rôles avec une équipe nationale où la plupart des joueuses sont mariées. Une femme mariée a des obligations, des devoirs, elle fait des enfants. Le secret de notre réussite ? On nous avait inculqué des valeurs comme le travail et l’abnégation. Basket et études, on n’avait pas d’autres préoccupations ”.

La formation laissée dans les vestiaires

Seulement, l’état (le stadium Marius Ndiaye ne répond plus aux normes pour accueillir de grandes compétitions) et le nombre des infrastructures de basket ne militent plus pour une bonne pratique de la discipline. Et puis les clubs qui s’occupaient de la formation des joueurs dès le bas âge, sont confrontés à des problèmes de terrain ou de matériel. “ Presque toutes les équipes préfèrent aujourd’hui recruter, acheter des joueurs. Il n’y a que Bopp qui continue de former ; ce qui lui permet de disposer d’une réserve ”, affirme Rokhaya Pouye

D’autres facteurs, comme le système des compétitions, freinent le développement du basket sénégalais, selon Oumane Pouye Faye. “ Il faut aussi revoir la formule du championnat, car celle qui est appliquée en ce moment n’est pas bonne en ce qu’elle ne permet pas aux joueurs qui sont dans des équipes faibles de progresser, éliminés qu’ils sont dès les premières phases des compétitions et par conséquent ne jouent pas assez ”.

Sentence de Aya Pouye et Ousmane Pouye Faye : “ Ce ne sont pas les autres qui ont progressé, c’est le Sénégal qui a régressé, car on ne fait plus de détection et de formation. Si tu formes 50 joueurs, quand les 10 partent, il te restera toujours 40. On ne fait plus la promotion des jeunes talents en organisant des camps pour eux ”. Aya dira presque la même chose en d’autres termes : “ il n’ y a plus de prospection, de camp de vacances ”.

En décodé, l’exode est loin d’être un alibi. Former, encore former, toujours former, le credo d’hier doit rester d’actualité aujourd’hui. Mais où former ? Avec qui et quoi former ? La question reste posée. Pour l’heure, l’équipe masculine de l’Angola aves ses 7 bagues de champion et le Nigeria nouveau venu dans le cercle très fermé de pays champions d’Afrique chez les féminines (Sénégal 10 ; RD Congo ex-zaïre 3 ; Egypte 2 ; Madagascar 1 et Nigeria 1) affichent leur suprématie continentale.

Le Sénégal, pour n’avoir pas honoré son rang ces derniers temps, est désormais dans le rang. Ce qui commence à faire désordre, car c’est connu : les défaites finissent par lasser, surtout dans un pays où les basketteurs, particulièrement les “ Lionnes ”, sont presque abonnés à … l’or

Article publié dans "Le Soleil" du mercredi 1er décembre 2004

 

BASKET - CONCERTATIONS NATIONALES LES 04 ET 05 DÉCEMBRE : Des états généraux pour une véritable relance

Par Mamadou DIOUF

Le basket sénégalais peine, depuis quelques années, à retrouver les performances qui en avaient fait une référence en Afrique. Pour reconquérir les cimes, des concertations nationales sont convoquées les 4 et 5 décembre prochains. La “ famille du basket ” va faire l’état des lieux et proposer des solutions de sortie de crise.

Les 04 et 05 décembre prochains au stade Léopold Sédar Senghor, à l’issue des “ concertations nationales sur le basket ”, le gouvernement du Sénégal devrait disposer d’un “ véritable Plan de relance ” pour le jeu de la balle au panier. Du moins, telle est la volonté du ministre d’Etat, ministre des Sports, que la situation actuelle du basket préoccupe au plus haut point. M. Youssoupha Ndiaye, après avoir discuté avec des “ hommes ressources ” comme le président du CNOSS, ancien président de la FIBA, de la FiBA-Afrique, de la fédération sénégalaise de basket M. Abdoulaye Sèye et l’actuel président Dibocor Sène, et reçu çà et là des études et autres propositions, a décidé de réunir la “ famille du basket ” pour faire un véritable état des lieux. Autant dire que dans deux semaines presque, tout ce que le Sénégal compte de “ militants ”, connaisseurs, experts (dirigeants de la fédération et des ligues, techniciens, arbitres, anciens basketteurs, journalistes et autres) vont se retrouver. Pour deux principales raisons : Un : diagnostiquer les maux dont souffre la discipline qui a valu le plus de satisfaction au Sénégal (10 titres de champion d’Afrique en 18 éditions pour les “ Lionnes ” et 5 bagues de champion pour les “ Lions, sans compter les coupes des clubs avec l’Asfa 3, la Police 1 et la JA 1 chez les garçons et du côté des féminines le Duc 3 et Bopp 1). Deux : proposer des remèdes. Le ministre d’Etat qui devrait prononcer un discours d’orientation à la cérémonie d’ouverture ne manquera pas de demander aux participants de lui faire des recommandations. Entre autres sujets de réflexion, il s’agira certainement de se pencher sur la modernisation de la gestion de la discipline avec une administration performante et un siège fonctionnel, des relations avec un agent marketing, la place et la nature du partenariat avec les centres de formation, le plan de reconquête des titres pour les “ Lions ” et les “ Lionnes ”. Le basket sénégalais dont le budget tourne autour de 150 millions (alors que ses besoins ne font pas moins de 500 millions), doit trouver d’autres ressources (aide de l’Etat avec les fonds de relance, sponsoring, partenariat) pour redevenir la référence d’un passé récent. Comment ? C’est aux nombreux invités (entre 150 et 200 participants sont attendus), de répondre à ces questions, comme à d’autres sujets presque tabous comme la nécessité ou non de faire appel à un entraîneur étranger pour l’équipe nationale masculine, le profil des dirigeants, entraîneurs et autres arbitres.

Sinon ce “ brainstorming ” ne servira à rien à un basket sénégalais qui n’est plus dans le vrai. Qui ne gagne plus sur le continent. Sinon on n'aurait pas besoin de ces “ états généraux.

Article publié dans "Le Soleil" du vendredi 19 novembre 2004

 

BASKET : S�n�galais en NBA
Cinq Majeur

Ils sont aujourd�hui cinq. Cinq basketteurs dont les noms restent � jamais grav�s sur les tablettes de la Nba. M�me si aucun d�entre eux n�a encore franchi l�ordinaire d�une saison, le cinq majeur, de Makhtar Ndiaye � Pape Sow, aura partag� un destin commun : celui d��tre cit� comme ayant fait partie de la ligue. Pas plus.

De toute la colonie, il fut le premier � franchir le Cap. Makhtar Ndiaye, aujourd�hui �g� de 30 ans a franchi la barri�re Nba durant la saison 1998-1999, en poussant la porte des Vancouver Grizzlies. Une aubaine pour l�actuel joueur de Dijon, qui n�a int�gr� la ligue qu�apr�s sa troisi�me saison NCAA, le championnat universitaire. Alors au plus fort de l�expression de son talent, Makhtar Ndiaye �g� de 26 ans, entra dans l�histoire comme le premier basketteur de la Nba, �made in S�n�gal�. Pour autant son s�jour dans le paradis du dunk fera long feu, le g�ant (2,08 m) prenant d�s la saison suivante le chemin de la France o� �(il) gagne plus (sa) vie�.

Apr�s ce premier flop, le reste de la troupe a pu vivre son r�ve Nba. Mamadou Ndiaye puis Ngagne Desagana ont poursuivi leur carri�re Nba jusqu�� terme. M�me si le premier n�a pas souvent jou� avec la r�currence de blessures qui l�ont maintenu �loign� des terrains jusqu�au terme de son premier accord avec Toronto, le cadet Desagana, a pleinement occup� sa place au point que Cleveland lui signe un second contrat d�affil� apr�s les trois premi�res ann�es de service.

Le roockie Malick Badiane draft� en 2003 inaugure le ph�nom�ne des pr�ts. Draft� � la 44e position du second tour, le jeune Thi�ssois sera pr�t� toute la saison 2004 en Allemagne d�o� il est revenu avec le titre de champion. Une performance qui ne lui garanti pas pour autant un retour dans l�effectif des Rockets de Houston qui jusqu�� pr�sent ne lui ont pas tenu un discours autre.

Le quatri�me de la bande des joueurs actuels estampill�s Nba, Pape Sow, draft� cette saison, n�est pas log� � meilleure enseigne. D�j� son cas a n�cessit� moins d��tat d��me, puisqu�� peine draft� Miami l�a aiguillonn� vers Toronto dans le cadre �d�un deal�. C�est dire que sur l��chiquier des choix de son futur club, son statut de draft� du second tour (47e position) ne l�avantagera pas puisqu�il n�a m�me pas encore sign� un contrat lui assurant un avenir certain dans la ligue. La balle n�est pas dans son camp m�me si lors des tournois de pr� saison, il a fait montre de �tr�s bonnes dispositions� selon l�agent recruteur Gallo Fall.

'Le Journal' 03 novembre 2004

Pr�t des Roockies
Un mal universel ?

�a n�arrive pas qu�aux S�n�galais. Le pr�t des jeunes joueurs fra�chement draft�s est une pratique beaucoup plus vaste. Ce n�est donc point une manifestation ostraciste, mais bien une r�alit� qui ne r�pond qu�� une logique de perfectionnement. C�est un �mal� universel. Ou presque.

Ahmadou Bamba KASSE


La tendance des franchises Nba � ne pas int�grer de suite leurs recrues, n�est pas un �mal� purement s�n�galais. Tout le monde ou presque y passe. C�est ainsi que Gallo Fall analyse le ph�nom�ne. Pour l�agent recruteur des Mavericks de Dallas, �tant donn� que �peu de jeunes joueurs arrivent � jouer un temps consistant� il faut qu�on les envoie en Europe �pour qu�ils se bonifient�.

L�ancien joueur du Duc, ne voit pas dans cette tendance, aucune tentative d�ostracisme en direction de joueurs venus d�Afrique. Aussi dans son explication, le scout brandit les exemples de joueurs l�gendes de la Nba, comme Toni Kukoc et Sabonis, qui sont eux aussi pass�s par �cette �tape obligatoire�.

Le mentor des basketteurs �tablis aux Etats-unis, �tend m�me son argumentaire aux joueurs draft�s au premier tour. Il cite ainsi dans cette cat�gorie Nenad Kristic (New Jersey, draft� en 24e position) qui est rest� en Europe depuis 2002 et qui ne rejoindra la Nba que cette saison, mais aussi Andr� Kirilenko, Raoul Lopez et Sergie Monia. Des joueurs talentueux qui n�ont pas rejoint directement les parquets de la Nba, apr�s leur draft au premier tour malgr� leurs talents.

Ces ph�nom�nes ont d� comme Malick Badiane, passer des ann�es de perfectionnement suppl�mentaires avant d�int�grer r�ellement la Nba. Ce qui fait dire � Mamadou Ndiaye, le doyen actuel de la colonie des joueurs s�n�galais de la Nba, que �Finalement, le plus important est de s'accrocher et de continuer de travailler jusqu�� ce que l'on ait la chance de jouer�. Apr�s avoir servi toute une litanie de raisons qui expliquent les difficult�s rencontr�es par les nouveaux � int�grer de la Nba, Mamadou Ndiaye fort de ces cinq ann�es d�exp�rience, se veut rassurant.

Surtout, l�ailier des Clippers de Los Angeles pr�ne une seule ligne de conduite � tenir par les postulants � une carri�re Nba : le travail. Pour l�ex-joueur des Raptors de Toronto, c�est la seule v�rit� pour s�imposer en Nba. M�me si malgr� ces exemples qui foisonnent, le ph�nom�ne, ne concerne pas un seul joueur am�ricain.

'Le Journal' 03 novembre 2004


TARIQ ABDUL WAHAD, INTERNATIONAL FRAN�AIS DES DALLAS MAVERICKS (NBA)
� Le basket s�n�galais ne marche pas, mais le potentiel est l� �

Premier basketteur fran�ais � int�grer le prestigieux championnat de la Nba, Tariq Abdul Wahad a scell� un mariage d�amour avec le S�n�gal. Une union qu�il a mat�rialis� en parrainant l�Acad�mie du Seed � Thi�s qui s�occupe de la formation sportive et scolaire des jeunes. En s�jour au S�n�gal, le soci�taire des Dallas Mavericks revient sur les objectifs de cette premi�re exp�rience au S�n�gal et en Afrique.

Pourquoi avez-vous port� votre choix sur le S�n�gal pour ouvrir l�Academy ?

C�est un projet qui tient la route et qui a �t� pr�sent�, il y a quelques ann�es par Amadou Gallo Fall. Nous l�avons commenc� l�ann�e derni�re et le bilan est extr�mement positif au bout d�un an. Les parents sont satisfaits, les jeunes progressent. Nous avons un long chemin devant nous. Nous allons continuer � travailler et chercher d�autres sponsors pour faire de cette aventure une exp�rience unique en Afrique.

Qu�est-ce que vous avez retenu de positif pour un premier bilan ?

C�est le t�moignage du p�re d�un des �l�ves de l�Academy. Il dit que son fils est devenu un homme plus responsable. Les r�sultats sont extr�mement satisfaisants cela donne envie de donner deux ou trois fois plus.

Avec ce choix port� sur le S�n�gal, c�est comme si le basket s�n�galais vous a marqu�

Les basketteurs s�n�galais m�ont marqu�. J�ai grandi en adulant les basketteurs s�n�galais. Le basket s�n�galais a beaucoup donn� � la France et au basket mondial. C�est � la limite du naturel de rendre cela.
Nous sommes dans une p�riode o� le basket ne marche pas tr�s fort�
Le basket s�n�galais ne marche pas tr�s fort, mais le potentiel est toujours l�. La morphologie et la puissance des basketteurs s�n�galais sont toujours l�. Il suffit d��tre patient, de s�organiser, de travailler et le basket s�n�galais retrouvera ses couleurs.

Comment comptez-vous attirer d�autres basketteurs de haut niveau � participer � ce projet ?

Concr�tement nous avons fait ce que nous avons � faire. Ce qui nous int�resse c�est d�avoir des r�sultats et que les gens croient au projet. Nous ne sommes pas cependant des marchands de tapis, nous ne sommes pas l� pour d�marcher les gens. Nous sommes tr�s ind�pendants de notre d�marche. Nous avons des ressources et nous voulons que les gens qui veulent investir viennent eux-m�mes et croient que le projet peut �tre viable.

Quelles sont les opportunit�s qui peuvent s�offrir aux pensionnaires de Seed ?

Certains auront l�opportunit� d�aller aux Etats-Unis, d�autres en Europe ou de rester ici. L�important, c�est quel genre de personnes ils seront. Il est plus important de miser sur la formation de l�homme. Le succ�s est entre les mains d�Allah. Ce qui est important, c�est l�effort qu�ils vont fournir pour trouver leurs places dans la soci�t� s�n�galaise, dans la soci�t� am�ricaine ou europ�enne.

Quels sont les �cueils que les jeunes basketteurs doivent �viter avant d�int�grer le milieu professionnel ?

Ce que je conseille aux jeunes S�n�galais qui sont grands et qui veulent jouer au basket est simple : Si un agent vient leur dire : � je vais te donner 50.000 francs Cfa signe un contrat et vient jouer avec nous �, qu�il ne signe pas. Il faut que vous vous rendiez-compte qu�il y a un pillage du basket-ball s�n�galais � l�heure actuelle. Il y a des gens mal intentionn�s qui exploitent les jeunes en leur faisant miroiter la lune. C�est pourquoi des structures comme la n�tre sont l� pour assainir le milieu.

Qu�est ce que les �tudes repr�sentent pour vous ?

Les �tudes restent la chose la plus importante dans n�importe quelle soci�t�. L��ducation des jeunes hommes et femmes est le pilier m�me des soci�t�s. Le sport n�est que secondaire. Le sport offre des opportunit�s � certains jeunes, mais il faut toujours le concilier aux �tudes. Moi j�ai fait des �tudes universitaires, et mes enfants, je les encouragerai dans cette voie. C�est comme une colonne vert�brale. Sans �tudes universitaires, une personne ne peut pas se garantir le succ�s. Il faut une formation universitaire ou une formation professionnelle. Arr�ter les �tudes apr�s le Cm2 ou apr�s le bac, c�est un drame non seulement pour l�individu mais pour la soci�t� en g�n�ral. C�est une d�marche humaniste.

Avez-vous �t� marqu� par quelque chose durant votre jeunesse ?

Moi, je suis musulman pratiquant, donc ma r�compense est avec Dieu et pas avec les hommes. La r�compense est avec Allah. Si elle est l� tant mieux, si elle n�est pas l�, nous essayons de mettre les meilleures intentions dans ce que l�on fait. Dire que quelque chose m�a marqu�, non. C�est plus simple. Je fais cela comme un devoir. Un devoir religieux plus que quelque chose de sp�cifique qui m�ait marqu�. Je crois que c�est le devoir de tout musulman d�aider son prochain. Ici, il y a des structures pour le faire et il y a des hommes pour le faire. Donc, il faut le faire ici o� il va porter des fruits positifs que de le faire l� o� il n�y aura pas n�cessairement de bons r�sultats.

Vous avez port� le projet en France, mais cela n�a pas march�. Pensez-vous le reprendre ?

Non. Je ne pense pas, car la r�alit� fran�aise est diff�rente et les jeunes des centres de formation fran�ais sont entre guillemets g�t�s. Il vaut mieux le faire avec des gens qui ont envie de r�ussir et qui connaissent la valeur des choses. C�est beaucoup plus r�el au S�n�gal qu�en France.

Le projet va t-il s��tendre dans les autres pays ?

La Fondation va s��tendre d�j� sur l�Afrique de l�Ouest. Nous sommes en train de r�fl�chir sur comment l��tablir en Afrique de l�Est. Ce sera s�rement au Kenya pour avoir acc�s � tous les pays de l�Afrique de l�Est. C�est dans un futur proche.

Comment appr�ciez-vous vos partenaires de l�Equipe de France qui sont en train de disputer les �liminatoires de l�Euro 2005 ?

Je suis actuellement au S�n�gal et je suis en train de faire des choses positives mais je leur souhaite bon courage et d�aller le plus loin possible. Il faut que la France soit qualifi�e pour L�Euro 2005.

Comment cela se passe avec votre club des Dallas Mavericks ?

Pour l�instant c�est calme. Je ne suis pas s�r que je serais � Dallas la saison prochaine. J�ai trois ans de contrat et il est tr�s possible que j�aille ailleurs. Je suis dans l�expectative et je serais d�termin� d�ici trois ou quatre semaines.
Propos recueillis par Omar DIAW
Sud Quotidien, 23septembre 2004


BAISSE DE NIVEAU DU BASKET-BALL SENEGALAIS

Cet analphab�tisme qui donne le tournis aux coaches

Depuis que les scolaires et �tudiants ont d�sert� les planchers, le basket s�n�galais ne cesse de perdre de son lustre .Au point d�entrer dans les rangs.

L�absence de plus en plus remarqu�e des scolaires et des universitaires au niveau du basket est un facteur bloquant pour ladite discipline, a d�clar� le directeur technique national (Dtn). M. Mamadou Sow, dans un entretien avec l�Agence de presse s�n�galaise (Aps). � Il est plus facile de faire passer un message � un gar�on instruit qu�� un autre n�ayant pas fait ses humanit�s �, a expliqu� le patron technique du basket-ball s�n�galais qui se rappelle le bon vieux temps de la Jeanne d�Arc de Dakar o� l�on excluait des entra�nements les joueurs n�ayant pas la moyenne dans leurs �tudes.

� Auparavant, c��tait exceptionnel de voir un pratiquant n�ayant pas fait l��cole �, avance Mamadou Sow, faisant r�f�rence � la belle �poque de la Ja des Mathieu Faye, Amadou Diop et autre Joseph Lopez � Toto �, devenus des cadres dans leur pays d�adoption. � C��tait la m�me chose au niveau du basket f�minin o� la g�n�ration de Mariama B� comptait beaucoup d�universitaires � , rappelle avec nostalgie l�un des plus grands techniciens s�n�galais , ajoutant : � A cette �poque , vous n �avez pas besoin de consacrer beaucoup de temps aux exercices , puis que les gosses avaient les fondamentaux qui leur permettaient de saisir la d�marche p�dagogique des entra�neurs � .En cette p�riode-l� , le basket s�appuyer beaucoup sur le sport scolaire et universitaire , s�est soutenu le Dtn de la balle au panier .Mieux , contrairement au football qui est n� dans le milieu ouvrier ,le basket est un sport d�intellectuel, a-t-il dit , tout en suivant attentivement les le�ons prodigu�es par le nouvel entra�neur du S�n�gal , Marjanovic Miodrag , � l��quipe nationale f�minine en regroupement depuis quelques semaines .

� C�est la raison pour laquelle aux Etats-Unis, poursuit Mamadou Sow, jusqu�� une p�riode r�cente, seuls avaient droit � �tre draft�s en ligue professionnelle (NBA) �

S�il est vrai que � le basket est un langage universel �, pour reprendre les mots du technicien yougoslave appel� au chevet du basket s�n�galais, il a fallu ce jour-l� plus d�une fois l�aide de pr�cieuse d�Ousseynou Ndiaga Diop oblig� de suivre pas � pas le technicien yougoslave pour faire passer son message. De ce groupe de 16 regroup�es par Marjanovic Moidrag, tous les d�buts de semaine, seules trois ou quatre ont atteint le niveau du baccalaur�at et ou sont encore scolaris�es, se d�sole le Dtn. A c�t� du facteur bloquant que constitue le manque de scolarisation, le Dtn souhait que � les techniciens s�n�galais reviennent � l�enseignement des fondamentaux, parce qu�un joueur qui n�a pas appris le ba-ba du basket aura toujours du mal � comprendre les sch�mas collectifs .Les structures collectives sont bien, mais il ne faut pas non plus n�gliger la technique individuelle qui permet au basketteur de se sortir des situations inextricables �

APS-SENEGAL, Date : APS / Walfadjri du vendredi 28 f�vrier 2003

BILAN DE LA CAMPAGNE EGYTTIENNE APRES ALEXANDRIE 2003

Quatri�mes au niveau continental, les � Lions � peuvent mieux faire

Comme on s�y attendait, il n� y a pas eu de surprise � Alexandrie 2003, puis que l�Angola a une fois encore gard� le titre continental. Et ce pour la septi�me fois. Les poulains de Jean-Jacques Concei�ao ont r�alis� un parcours sans faute en ne conc�dant aucune d�faite tout au long de ces dix jours de comp�titions. Ce qui confirme ainsi la supr�matie des Angolais sur le basket africain. Pour le S�n�gal , l�objectif fix� � qui �tait bien modeste au regard de notre supr�matie pass�e sur cette discipline au niveau continental-, a �t� tout de m�me atteint par Babou Ciss� et ses co�quipiers .Cet objectif , c��tait l�accession en demi-finales de cette comp�tition . Finalement battus par le Nigeria en demi-finale, les � lions � ont �galement laiss� filer l m�daille de bronze apr�s avoir eu � mener le pays organisateur l�Egypte en match comptant pour la troisi�me place.

Les � lions � ont donc fait mieux que lors des campagnes de 1999 et 2001, puis qu�ils ont cette fois-ci avec une quatri�me place, gagnant donc trois places par rapport � leurs derni�res participations en coupes d�Afrique. Malgr� une pr�paration indigne de sportifs de haut rang de leur trempe, les � lions � du basket se sont quand m�me battus comme des fauves dont ils portent le nom, donnant le meilleur d�eux-m�mes. Ceux qui ont suivi ce championnat d�Afrique savent tr�s bien que le S�n�gal �tait loin d��tre une mauvaise �quipe. Des �quipes class�es aux trois premi�res places de ce championnat d�Afrique, l�Angola a �t� la seule qui �tait meilleure que le S�n�gal sur le plan collectif. Les joueurs angolais jouent ensemble depuis dix ans. Disposant de bonnes qualit�s individuelles de jeu, en plus de cet excellent fond de jeu collectif, les Angolais n�ont pas permis � la bande � Doudou Diallo de d�velopper son jeu. C�est sur le plan collectif et des automatismes que cette jeune �quipe du S�n�gal a p�ch�s.

De plus, elle n�a pas su g�rer le jeu dans les moments importants. Malgr� tout, certains joueurs de l��quipe nationale ont brill� de mille feux � l�image de Mal�ye N�doye qui �volue aux USA et qui s�est class� troisi�me meilleur joueur des tournois. Un autre comme Boniface Ndong, qui joue en Allemagne, en plus d��tre excellent aux rebonds, ce qui est somme toute normale pour un pivot, a �t� aussi un des meilleurs joueurs S�n�galais de cette campagne Egyptienne. Les lampions s��tant �teints sur la campagne d�Alexandrie 2003, tous les regards sont � pr�sents riv�s sur la Cote d �ivoire o� aura lieu la prochaine comp�tition en 2005. En direction de cette comp�tition continentale majeure, les joueurs estiment qu�il convient d�ores et d�j� de tirer les le�ons du Caire. Et d �abord de rompre avec l�amateurisme ou bien l�aventure. Les joueurs eux m�mes ne comprennent pas que la f�d�ration ne veille s�atteler au travail � chaque fois, qu�� quelques semaines d�une grande �ch�ance comme le championnat d�Afrique.

Et ce alors que les principaux concurrents des lions, ce m�me travail se fait sur des normes. Souvent dans des pays de grand basket. Ensuite, cette m�me f�d�ration ne devrait- elle pas r�soudre une fois pour toutes le probl�me des primes et des conditions mat�rielles de pr�parations de campagne afin que les nombreux joueurs dont nous disposons un peu partout au USA et en Europe, cessent de bouder la s�lection nationale ? En tout cas, mardi dernier � l�a�roport L�opold S�dar Senghor, � leur retour d�Alexandrie apr�s une escale � Paris, les � lions � ne semblait pas du tout content du d�roulement des choses et ne d�col�raient pas contre cette f�d�ration S�n�galaise � la t�te de laquelle M. Dibocor S�ne a �tait reconduit au mois de juillet dernier. Les joueurs accusent, du coup la f�d�ration et ses dirigeants de ne pas �tre � la hauteur de leur mission .Et ce sont dans une atmosph�re morose, une ambiance d � enterrement m�me pourrait �on dire, que les � lions � sont rentr�s au bercail l�autre mardi.

Seuls quelques dirigeants du basket et membres des familles des joueurs �taient pr�sents � l � accueil. Les � lions � du S�n�gal class�s � la quatri�me place de ce 22�me championnat d�Afrique de basket, ont regagn� chacun son domicile � bord de taxi et de clandos. Il reste encore du temps au S�n�gal pour mieux se pr�parer en direction d�Abidjan 2005. Les autorit�s se doivent surtout de traiter dignement les autres disciplines sportives, comme elles le font pour le football. Car, au moment o� cette derni�re discipline traversait le d�sert, c�est la balle au panier qui nous donnait des motifs de satisfactions. A l��poque, la supr�matie du basket Ball S�n�galais en Afrique, aussi bien chez les gar�ons que chez les filles, �tait incontest�e. Par la suite, l�Angola nous rattrap� avant de nous rel�guer loin derri�re. Il est vrai que ce pays p�trolier, d�s qu�il est sorti de sa longue guerre civile, a mis beaucoup de moyens � la disposition de son basket. Nos � lions � ont le talent, la capacit� d�aller plus loin et plus haut mais li leur faut un coup de pouce de la part justement des autorit�s qui n�ont les yeux de Chim�ne que pour le football, malheureusement. Comme si le football �tait la seule discipline sportive au S�n�gal .Il est temps de r�agir pour notre basket-ball retrouve son lustre d�antan ainsi que son prestige perdu .C�est un d�fi que doivent relever nos autorit�s

Sophie B� : Le TEMOIN N�678 DU mardi 26 ao�t au lundi 1er.septembre 2003

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